Mairie Thônex
Conseillers municipaux PDC Thônex


actualités - élus/comité - programme 2020-2025 - bilan - journal - facebook



Luttons contre les îlots de chaleur en milieu urbain



EXPOSE DES MOTIFS


Le réchauffement climatique qui se produit à l’échelle de la planète n’épargne pas notre pays. Rien qu’à Genève, notre canton a enregistré ces dernières semaines des températures très élevées et un nombre croissant d’épisodes caniculaires. Ces fortes chaleurs ont un fort impact sur les habitants du canton, en termes de qualité de vie et de santé (malaise, déshydratation, pollution, etc.). La prise de conscience est globale et Thônex n’y échappe au vu des derniers objets déposés au sein de ce Conseil municipal.

Le phénomène des îlots de chaleur, avec des températures diurnes et nocturnes sensiblement plus élevées dans les villes que dans les zones rurales, accentuent ces problèmes. Ses causes sont multiples : conditions météorologiques évidemment, mais aussi contexte géographique, topographie des localités, caractère minéral des villes et densité du bâti contribuent à l’augmentation des températures. La densité de la couverture végétale est elle aussi significative. Thônex est ainsi très exposée à ce phénomène d’excès de chaleur urbain, au vu de l’importante part du bitume sur notre sol communal.

Menée conjointement par l’Université de Genève, GE-21, la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture du canton de Genève (HEPIA), Plante et Cité suisse et la Ville de Genève, le projet « Nos Arbres » traite précisément de l’importance de cette couverture végétale. Cette étude ayant récemment fait l’objet d’un retour à destination des milieux politiques et décisionnels, il est intéressant d’y voir l’importance de l’arborisation dans la lutte contre ces phénomènes d’îlots de chaleur, mais aussi son importance pour des phénomènes moins évidents touchant par exemple au social ou à la vie des quartiers.

Ainsi, les arbres occupent une place prépondérante dans plusieurs domaines. Ils :

  • contribuent à au bien-être et au ressourcement de la population humaine
  • participent à la lutte contre la pollution urbaine (filtre des poussières et des micropolluants ) et le bruit
  • renforcent la beauté des paysages
  • abritent et nourrissent de nombreuses espèces animales
  • atténuent les effets des îlots de chaleur (évapotranspiration : évaporation directe de l’eau du sol et transpiration des végétaux ; création d’ombrage et limitation de la réverbération du rayonnement solaire sur les murs des bâtiments et les chaussées ; réduction de la température en ville jusqu’à 3 degrés).

    Actuellement, le territoire genevois compte 1 million d’arbres, soit une surface ombragée d’environ 21% en moyenne, avec des situations très variables selon les lieux. Ce taux est insuffisant pour répondre aux besoins de la collectivité, sur les plans environnemental et sociétal, et devrait donc idéalement être porté à 25% au moins d’ici 2050. Partout sur la planète, des villes partagent ce constat et agissent en ce sens : Lyon et Barcelone veulent une canopée à 30% en 2050, Boston et Melbourne à 40% ou plus dès 2040.

    « Nos Arbres » s’inscrit dans la même logique que la stratégie Biodiversité Genève 2030 , dont il partage l’objectif : « un patrimoine arbore´ de haute valeur pour la biodiversité, grâce à` une diversité´ de taille et d’âge des arbres, a` la campagne comme en ville. L’urbanisation prévoit suffisamment de place pour renouveler les grands arbres. Les propriétaires et gestionnaires des espaces arborés sont soutenus dans leurs efforts pour maintenir les arbres remarquables et les sujets âgés ».

    Pour atteindre ce taux de 25%, chaque commune devrait planter 80 arbres moyens et 20 grands arbres par année sur une période de 15 ans.

    Les communes peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les îlots de chaleur. Vu le temps nécessaire pour que les plantations puissent développer leurs effets (entre 30 et 40 ans), la planification joue un rôle essentiel.

    La Commune de Thônex se trouve dans le processus final d’approbation du plan directeur communal (PDCom) pour lequel il conviendrait d’étudier une adaptation mineure pour mieux tenir compte des questions liées aux ilots de chaleur, en particulier en zone urbaine. Plusieurs fiches du plan directeur cantonal 2030 y font d’ailleurs allusion.

    Pour préserver la qualité de vie dans la commune, en termes de chaleur et de lutte contre la pollution, mais aussi pour des relations sociales harmonieuses au sein de la population, la présence accrue d’arbres s’avérera de toutes façons de plus en plus nécessaire à court/moyen termes.

    Le projet de motion présenté ci-dessous a donc pour but d’inciter les autorités de la commune à intensifier leurs actions en faveur d’une commune plus verte, notamment en appliquant les démarches préconisées par le projet « Nos arbres ». Nous vous remercions d’ores et déjà de bien vouloir l’accueillir avec bienveillance et de le renvoyer en commission pour étude.

    MOTION


    Considérant que
    • Le réchauffement climatique est devenu un phénomène avéré, aux conséquences significatives en termes de conditions de vie et de santé publique en particulier
    • L’augmentation des températures enregistrées depuis plusieurs années génèrent des épisodes caniculaires difficiles à supporter pour la population
    • La végétalisation des espaces à forte densité d’habitation et/ou d’activités a démontré ses bienfaits dans la lutte contre les îlots de chaleur et les micropolluants, tout en améliorant le cadre et les conditions de vie des populations demeurant à proximité de sites arborisés
    • Le patrimoine arborisé représente une richesse destinée à contribuer au bien-être de la population, dans les trois dimensions admises du développement durable (environnement, social, économie) :

    le Conseil municipal, sur proposition du PDC, invite le Conseil administratif à :
    • Dresser un inventaire du patrimoine arborisé des parcelles communales (domaine public, patrimoine financier et administratif)
    • Réclamer le maintien des arbres existants sur les parcelles faisant l’objet d’une demande d’autorisation de construire ou, à défaut, émettre un préavis négatif, voir s’opposer, aux dérogations, notamment l’art 59. al 4 LCI (densité 40% en zone 5) dont les projets ne prévoient pas de compensation complète in situ.
    • Mandater une nouvelle étude spécifique aux ilots de chaleurs pour adapter le plan directeur communal (PDCom), en cours de validation finale, afin de définir les objectifs d’augmentation du nombre d’arbres et de la végétation en général
    • Prévoir lors de chaque projet de construction mené par la Commune de Thônex et par la Fondation de la Commune de Thônex pour le logement que les arbres devant être abattus soient systématiquement compensés par la plantation d’au moins le double d’arbres
    • Prévoir un plan quinquennal de plantation d’arbres et de haies ainsi qu’un plan de remplacement de petites surfaces minérales par des surfaces végétales sur les parcelles et domaines publics, propriété de la Commune de Thônex
    • Prévoir dans les plans d’investissements communaux les ressources nécessaires pour assurer la plantation volontaire des végétaux visés sous les points 3 à 5, ainsi que leur entretien
    • Encourager les démarches de plantation chez les particuliers et institutions publiques comme dans le cadre de projets et concours d’aménagement que la Commune pourrait être amenée à lancer
    • Etudier, en partenariat avec les propriétaires privés, l’arborisation sur les parcelles privées le long des rues et routes de la Commune, lorsque l’espace public n’est pas suffisamment large pour y permettre des plantations et étudier son co-financement public
    • Lancer une action du type « adopte un arbre », pour associer la population à la démarche de végétalisation de ses sites les plus peuplés.

    La motion a été approuvée par le Conseil Municipal.


    déposé par Bruno da Silva, Philippe Calame, Catherine Mägli, José Simoes et Guy Saudan