Délibération sur le déclassement de la parcelle Caran d'Ache
Conseil municipal du 27 février 2017
Le groupe PDC souhaite relever quelques aspects plus généraux sur le périmètre de Caran d’Ache.
Le Commune de Thônex participe depuis le début de la décennie de manière importante à l’effort en matière de construction de logements par le projet MICA, mais également pour avoir proposé d’augmenter de quelque 50% le nombre de logements du PLQ Clair-Val en cours de construction par notre fondation du logement ou en étant la première commune à proposer un PLQ en zone villa afin d’y construire un immeuble, sans compter les projets privés dont celui discuté ce soir. Selon les estimations, la population de Thônex pourrait croitre d’environ 10'000 habitants d’ici 2025. Il va en découler en terme d’investissements plus de 180 millions de dettes à l’horizon de 4-5 ans, sans compter la construction d’un éventuel demi-groupe scolaire pour le projet Caran d’Ache. Dès lors, faut-il accepter un déclassement de cette zone industrielle et artisanale en engendrant encore des dizaines de millions d’investissement à charge pour Thônex et ses contribuables, avec un risque fort de devoir augmenter les impôts ?
Le plan directeur cantonal 2030 ne prévoit aucun déclassement de ce périmètre, ce qui signifie que les urbanistes et les politiques ont estimés il y a encore 1 année en arrière de valider ce terrain dans son affectation actuelle. Or la réalisation du PAV et p.ex. des logements au nord de la Gare de Chêne-Bourg (PLQ Mousse) nécessite de relocaliser de nombreuses entreprises du secteur secondaire. Nous comprenons bien qu’une manufacture comme Caran d’Ache a un besoin crucial d’un accès à l’autoroute, mais de nombreuses entreprises locales se sentiraient assurément bien sur Thônex. La preuve du besoin en surfaces artisanales, même excentrées et loin des autoroutes, se trouve dans la demande d’extension de la ZA de la Pallanterie (PL12016). Dès lors, nous regrettons de voir diminuer de moitié la taille de la zone industrielle et artisanale de Thônex qui va à contre sens des objectifs cantonaux en matière de zone artisanale et des besoins reconnus en de telles surfaces.
Faut-il pour autant refuser le projet soumis à notre discussion ce soir ?
Nous sommes conscients des enjeux, en particulier financiers de la maison Caran d’Ache, dont le déclassement de ses parcelles est primordial. Nous avons bien compris les choix qui en découlent, c’est-à-dire soit un déclassement avec une densité proche de 2.0 en zone de développement comprenant la proportion légale de LUP, soit un déclassement avec une densité plus faible, mais en zone ordinaire afin de maintenir une rentabilité équivalente
Le premier projet, avec la densité importante et des hauteurs d’immeubles peut compatibles avec le site, a eu, lors des divers ateliers de consultation, un mauvais accueil et aurait probablement eu une opposition importante au sein de ce Conseil. Mais les promoteurs sont revenus avec un projet avec une densité de 1.4 mais en zone ordinaire.
Sur la question urbanistique, soit la densité et la forme du projet qui nous a été présenté, il est évident que nous y sommes nettement plus favorables.
Sur la question « zone ordinaire » par opposition à « zone de développement », cela permettra certes de meilleures recettes d’impôts pour la Commune, mais ne réponds pas totalement à nos intérêts qui visent toujours une certaine mixité dans les nouveaux quartiers. C’est pourquoi en commission d’urbanisme et des finances, avec la participation de divers partis, la proposition retenue a été de demander une part des surfaces pour des coopératives, une part pour des IEPA, logements pour personnes âgées, dont le PDC étaient demandeurs lors d’une précédente motion et des espaces pour les petites entreprises du secondaire tel un plombier, une entreprise de réinsertion, un relieur ou une artiste de mode ; il existe tellement de professions artisanales qui se sentiraient bien sur ce site.
Maintenant le PDC, tiraillé par son souhait de n’avoir aucun déclassement et de conserver une zone industrielle et artisanale nécessaire à l’économie locale, est conscient des enjeux particuliers de ce dossier et que le processus de modification de zone est enclenché. Dès lors nous accepterons cette résolution car elle apporte une réelle plus-value pour la Commune en cas de déclassement.
Nous remercions au passage Pascal Uehlinger, conseiller administratif, pour la gestion de cette question, avec l’espoir que cette initiative innovante de Thônex à destination des promoteurs et du Grand Conseil puisse avoir des suites positives, à défaut le PDC réservera son vote final lors du préavis sur le déclassement.
Nous encourageons également le Conseil administratif à faire signer, lorsque le processus de MZ sera en phase de consultation, par le nouveau Conseil d’Etat qui sortira des urnes, un engagement à ne plus lancer d’autre modification de zones non prévues au Plan directeur cantonal avant 2030.
Au nom du PDC
Philippe Calame, Conseiller municipal
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